Le début de l’année est souvent l’occasion de prendre des bonnes résolutions et de se fixer de nouveaux objectifs. Si vous souhaitez réduire votre contribution au changement climatique cette année, voici quelques bonnes idées. Et spoiler alert, elles ont aussi un très bon impact sur notre santé ou notre porte-monnaie!
La cause humaine du changement climatique fait l'objet d'un consensus scientifique. C’est la combustion de combustibles fossiles, comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel pour la production d'énergie, à laquelle s'ajoutent des contributions provenant de l'agriculture, de la déforestation et de l'industrie, qui sont les principales sources des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine. Ce sont ces émissions qui sont responsables du changement climatique. On ne peut que vous conseiller de participer à un atelier La Fresque du climat pour bien tout comprendre.
Mais comment faire pour limiter ce changement climatique et l’atténuer ? Et surtout, par où commencer ? Quelles actions individuelles ont le plus d’impact ? Nous allons tenter d’y voir plus clair.
La première étape, c’est d’abord de faire le bilan de la situation actuelle en calculant son empreinte carbone. Cela prend 5 minutes et cela vous donnera une vision de l’effort à faire et des postes sur lesquels votre action aura le plus d’impact.
L’empreinte carbone, c’est la quantité de gaz à effet de serre émise par l’activité d’un être humain, d’une entreprise, d’un État, ou par la production d’un bien ou d’un service. Elle est généralement exprimée en dioxyde de carbone équivalent, ou CO2e.
L’équipe de Carbone4 a calculé l’empreinte carbone moyenne d’un français en 2021. Elle était alors de 9,9 tonnes de CO2e.
Source : Carbone4/MyCO2
Source : Carbone4/MyCO2
https://www.carbone4.com/analyse-myco2-empreinte-carbone-moyenne-2021
Le graphique montre la répartition des émissions par grand poste : transport, alimentation, logement, consommation et dépense publique. Mais bien sûr, selon que vous habitez en centre-ville, en périphérie ou à la campagne, selon votre logement et vos propres habitudes, votre résultat pourra être différent. Alors, à votre tour de faire le calcul !
Il vous suffit de cliquer sur “Faire le test” sur le simulateur de référence Nos Gestes Climat de L’Agence de la Transition Écologique (ADEME). Cela ne prend que quelques minutes.
Si vous préférez faire la démarche en groupe, nous vous recommandons vivement de participer à un atelier 2 tonnes, en ligne ou en présentiel. C’est un atelier de 3 heures où vous calculerez votre empreinte et la ferez évoluer jusqu’en 2050. Il y en a sûrement un près de chez vous, regardez !
Alors, quel est votre résultat ? Et quelles différences avez-vous remarquées avec la moyenne française ?
Afin de limiter les effets du changement climatique, l’Accord de Paris (2015) a fixé un objectif : limiter la hausse de la température bien en deçà de 2°C d’ici la fin du siècle, en faisant tous les efforts pour la maintenir en deçà de 1,5°C. Pour y arriver, nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre, et notamment passer à 2 tonnes équivalent CO2 par an et par habitant d’ici 2050.
Selon la moyenne actuelle d’un français, nous devons donc diviser nos émissions par 5 en 25 ans pour atteindre cet objectif. Cela peut sembler énorme et décourageant, mais le but n’est pas de tout changer d’un coup. L’important est de se mettre en mouvement et de commencer quelque part, sur ce qui vous semble atteignable en fonction de votre situation. Vous savez maintenant grâce au calcul de votre empreinte sur quoi vous pouvez avoir le plus d’impact.
Et nous avons plusieurs pistes d’action à vous proposer …
Opter pour une alimentation durable, c’est un moyen supplémentaire de réduire son impact carbone. Chaque jour qui passe est une nouvelle opportunité de préférer une alimentation qui fait du bien à la planète, et à nous par la même occasion. Mais alors par où commencer ?
Tout d’abord, choisir la provenance de ses aliments : on les préfère locaux et de saison. Locaux dans le but de réduire au maximum la distance que parcourt un aliment du producteur au consommateur : cela s’appelle le kilomètre alimentaire, ou food miles en anglais. Cela permet ainsi d’agir sur l’impact carbone lié au transport des marchandises, qui peut se révéler très important pour des aliments venus du bout du monde par bateau ou par avion. Privilégier également des produits de saison, c’est refuser d’acheter ces produits importés venant de loin, favoriser les produits plus locaux et cultivés naturellement, c’est-à-dire non chauffés sous serre comme certaines tomates par exemple, dont l’impact carbone est 4 fois plus élevé qu’une tomate produite à la bonne saison (source : Manger Bouger, Programme National Nutrition Santé). Pour s’y retrouver, l’ADEME propose d’ailleurs le calendrier des fruits et légumes de saison, à imprimer et à afficher dans sa cuisine !
Un autre moyen de réduire l’impact carbone de son alimentation, c’est de réduire sa consommation de viande et donc de végétaliser ses repas. Quelques points à retenir : La viande est très consommatrice de ressources : en eau, en sols utilisés, en énergie pour le transport… L’impact est lié à la fois à l’élevage, mais aussi à la culture de l’alimentation des animaux. A titre d’exemple, consommer 100g de bœuf est 25 fois plus polluant que 100g de tofu (source : BonPote). Ne vous y méprenez pas, manger du poisson n’est pas meilleur pour la planète entre les gaz à effet de serre émis par le carburant des bateaux, les techniques de pêches destructrices, la pollution plastique… Notez que 100g de crevettes est plus polluant que 100g de poulet ! (source : BonPote). De nombreuses protéines végétales existent pour davantage varier votre alimentation : pois chiches, haricots rouges, lentilles, tofu, seitan. C'est l'occasion de revisiter vos recettes préférées !
Réduire ses déchets : une nécessité. Aujourd’hui, un Français produit en moyenne 582 kilogrammes de déchets par an (source : Vie-publique.fr) et cela continue d’augmenter ! Ce sont autant de déchets à traiter et à recycler et cela demande de l’énergie aussi.Alors le meilleur moyen, c’est de les réduire.
Mais comment ?
Réduire son empreinte carbone, c’est aussi changer sa façon de se déplacer au quotidien. Pour les courts trajets tels que le domicile-travail, il devient de plus en plus facile de se diriger vers les « mobilités douces » comme la marche à pied ou le vélo. Ce dernier a vu sa popularité exploser ces dernières années : à Paris, selon Le Monde, le trafic de cyclistes a presque doublé en 2023 comparé à l’année précédente, avec un nombre toujours grandissant de travailleurs parisiens satisfaits de ce moyen de transport moins susceptible aux embouteillages que la voiture, et surtout sans émission de carbone.
Quant aux transports en commun, ils restent la meilleure façon de se déplacer en moyenne ou longue distance. Rapides, confortables et surtout plus verts que la voiture individuelle, ils ont presque déjà vu leur usage d’avant-Covid reprendre, et beaucoup de villes investissent en ce moment même dans ce sens : nouvelles lignes de tramway pour Lyon, nouvelle ligne de métro pour Toulouse, ou rames de métro plus modernes et spacieuses pour Paris, Lille ou encore Marseille. Dans les villes, ce sont sans nul doute les moyens de transport les plus efficaces si la distance est trop grande pour le vélo : généralement fréquents, et surtout rapides. De plus petites agglomérations investissent également dans leurs réseaux de bus, avec notamment l’introduction de bus à haut niveau de service (BHNS), des bus circulant avec des fréquences inférieures à 10 minutes et sur des voies dédiées aux bus sur une grande partie du parcours.
Et sur le plan écologique ? Le bus, le plus « gourmand » des transports publics, émettrait, selon l’ADEME, presque 50% de CO2 en moins, en moyenne, comparé à une voiture citadine… type de voiture qu’on aurait tendance, de plus, à voir disparaître, en faveur des SUV. Bien entendu, les moyens de transport ferrés restent les plus écologiques : le tramway ou le métro, en plus de profiter de voies dédiées sur la quasi-totalité de leurs parcours, émettent plus de 30 fois moins qu’une citadine.
Mais il reste d’autres alternatives également : la marche à pied pour les courts trajets, ou simplement le télétravail, cette méthode qui s’est démocratisée pendant la pandémie de coronavirus. Est-il vraiment nécessaire de tout le temps se déplacer ? Beaucoup de grandes entreprises, Orange par exemple, n’ont pas exigé un « retour complet » au bureau post-Covid. Un pas dans le bon sens : après tout, c’est un gain de temps et de confort pour tout le monde, et un bénéfice écologique.
Sortons un instant du centre-ville, pour se rendre dans … un autre centre-ville. Pour un tel trajet de quelques heures entre deux grandes villes, rien de tel que …l'avion ? Si cela vous paraît étrange, beaucoup trouvent cela encore normal, à tel point que Paris-Toulouse et Paris-Nice figuraient avant la pandémie parmi le top 10 des liaisons aériennes en Europe, selon Eurostat. Une catastrophe écologique, le train polluant 80 fois moins sur ce dernier trajet, alors que sur ce vol d’une heure quinze, on passe plus de 75% du trajet complet en allant ou venant de l’aéroport, ou encore en faisant la queue à l’enregistrement. Certes, sur cette liaison spécifique, Paris-Nice, parmi les plus prisées, le train est plus lent : de centre-ville à centre-ville, il faut compter une heure et demie supplémentaire.
Mais c’est sans compter le vrai gain de temps. Pendant les presque six heures de trajet, il est possible de travailler grâce au wifi gratuit, se détendre grâce aux sièges confortables, ou regarder défiler la France par les énormes TV sur les murs qu’on appelle fenêtres. Il y a un train pour tous les goûts : les TGV InOui sont plus confortables et équipés de wagon-bar et de premières classes, tandis que les Ouigo plairont aux plus petits budgets, avec un prix qui débute à 16€ sur un Paris-Nice (prix bien plus concurrentiel que ceux d’easyJet). Et, depuis quelques années, le train de nuit a également repris du service, permettant une arrivée sur la Côte d’Azur dès 9h. Comme quoi, voyager éco-responsable, ça ne veut pas dire voyager mal; bien au contraire. Moins cher, moins « long », et surtout plus écolo : qui dit mieux ?
Vous pouvez évidemment retrouver plein d'idées d'itinéraires en France, en Europe, et même au delà sur notre site ;)
Le logement est la 3ème catégorie qui va peser sur l'empreinte carbone d'un français, après le transport et l'alimentation. En France, l’électricité étant majoritairement décarbonée, on parle surtout du gaz et du fioul pour le logement (donc principalement chauffage, eau chaude, cuisson). La bonne nouvelle sur cette catégorie, c'est que ce qui est bon pour la planète le sera aussi pour votre compte en banque !
Si vous êtes propriétaire, cela passe évidemment par la bonne isolation de votre logement. C'est un investissement, mais il y a aujourd'hui plusieurs aides pour vous accompagner. Au niveau national, vous pouvez regarder MaPrimeRenov’ mis en place par le gouvernement, mais il existe aussi de nombreuses aides locales en fonction de votre région. Vous pouvez par exemple trouver des informations sur le site de l’ANIL. Cela sera rentable à terme dans tous les cas : soit pour vos factures, soit pour revendre ou louer votre logement (loi sur les passoires thermiques).
Si vous êtes locataire, vous avez moins la main sur l'aspect isolation, mais il y a quand même des petites choses à faire qui font la différence (testées et approuvées!).
- Les rideaux thermiques! Surtout si vous habitez dans un logement où l'air circule beaucoup (hauts plafonds, grands couloirs, etc), les rideaux peuvent vraiment faire la différence, soit pour couper des pièces/des espaces, soit à mettre devant une porte ou une fenêtre mal isolée.
- Le thermostat pour régler vos radiateurs : forcément, cela permet de régler de manière plus précise (en fonction de vos absences ou de la nuit par exemple)
- A la cuisine, vous pouvez opter pour la cuisson passive. Dès que votre eau est à ébullition, mettez un couvercle et coupez la plaque de cuisson. L'eau restera assez chaude pour cuire vos aliments.
En pleine crise énergétique, ce n’est pas le sujet le plus simple car il évolue très rapidement. Mais vous pouvez retenir que malgré les idées reçues, qui dit énergie verte, ne dit pas forcément plus chère. Si l’offre grandit rapidement et propose beaucoup d’acteurs côté électricité, les fournisseurs sont moins nombreux sur le gaz vert, on peut citer par exemple Ekwateur ou Ilek. On ne peut pas vous recommander un fournisseur plutôt qu’un autre, cela dépend de votre région, de votre logement, etc. Vous pouvez en tout cas regarder les comparateurs type Hellowatt ou Selectra.
Si on veut réduire son empreinte carbone, il est urgent d’apprendre à mieux consommer ! Mais encore faut-il avoir les bonnes informations pour y parvenir. Entre les sollicitations publicitaires permanentes, les promotions et l’inflation qui réduit notre pouvoir d’achat, il est souvent difficile de faire le bon choix. Voici quelques conseils pour vous aider à y voir plus clair :
Revenons aux basiques : a-t-on vraiment besoin de cet objet et quel besoin va-t-il combler ? Intégrer ce questionnement à votre routine d’achat vous aidera à prendre conscience de certains achats non raisonnés.
Lorsqu’on achète un vêtement, on est souvent bombardé de publicités et d’incitation à l’achat. Pour y voir plus clair, on vous conseille de faire confiance uniquement aux labels et à leurs garanties. Mais attention : tous ne se valent pas.
Voici une liste non exhaustive des principaux labels :
L’industrie textile fait partie des cinq industries les plus polluantes en termes d’émissions de gaz à effet de serre (source : Erwan Autret, ingénieur à l’ADEME, interviewé en 2020 par le Parisien). Mais la moitié de l’impact carbone est imputable à l’usage qu’en fait le consommateur. Aujourd’hui, plus de 7kg de vêtements par personne par an sont jetés à la poubelle. La seconde main est donc la meilleure option :
Ce qu’il faut garder en tête :
Vous avez donc maintenant une idée plus claire des pistes d’actions possibles pour réduire votre empreinte carbone ! Même si toutes sont importantes, allez-y étape par étape et commencez par celle qui vous semble la plus facile et la plus attrayante : voyager en train (inspirez-vous des centaines de destinations que propose Hourrail !), privilégiez les produits en vrac (tout en faisant des économies avec La Fourche !), passer à l'énergie verte pour votre logement ou acheter vos vêtements de seconde main !
Agissez à votre niveau pour inspirer votre entourage à faire de même : il faut que tout le monde s’y mette pour que ça fonctionne ! Relayez donc ces informations et vos nouvelles actions autour de vous, parlez-en dans vos cercles professionnels, familiaux et amicaux... C’est ce qu’on essaye de faire chez Hourrail ! : et plus on sera nombreux à communiquer et à s’engager pour rendre ces actions désirables, plus l’impact sera fort !