Déjà leader mondial des infrastructures ferroviaires à grande vitesse, la Chine frappe encore très fort. Avec son prototype du CR450, elle est en passe de révolutionner les trajets longue distance et ce, dès 2025. Comment ? Avec un train capable d’atteindre la vitesse vertigineuse de 450 km/h, ce qui permettrait de relier Pékin et Shanghai en seulement 2h30 (contre 4h30 aujourd’hui) ! Un train qui pourrait devenir le plus rapide du monde, bien plus rapide que notre TGV ou même que le Shinkansen japonais. Sur le papier, cette innovation a tout pour plaire. Mais qu’en est-il des enjeux et implications écologiques ? Décryptage.
Conçu par le groupe ferroviaire national chinois (CRRC), le CR450 affiche des caractéristiques impressionnantes :
S’il atteint le stade de production, ce train viendrait remplacer les CR400 actuels, qui permettent de relier les villes du pays à environ 350 km/h.
Avec cette prouesse technique, le CR450 surpasse le Shinkansen japonais actuel (320 km/h sur la ligne Shinkansen Tōhoku, avec une vitesse maximale de 360 km/h prévue pour 2031 sur la ligne Shinkansen Hokkaidō). À noter toutefois qu'un nouveau train prévu pour 2027 vise une vitesse maximale de 500 km/h sur la nouvelle ligne Chuo Shinkansen !
Il surpasse également notre TGV français : malgré un record de plus 570 km/h lors d'un essai en 2007 (durant l'opération "V150", une rame TGV spécialement modifiée a atteint la vitesse exceptionnelle de 574,8 km/h sur la LGV Est européenne !), notre TGV se limite dans ses trajets quotidiens, en exploitation commerciale, à une vitesse maximale de 320 km/h.
Sur le papier, le CR450 a tout pour plaire :
Toutefois, lorsqu'on y regarde de plus près, certaines limites méritent d’être soulignées :
Alors, révolution ou surenchère ? En démontrant sa capacité à repousser les limites de la grande vitesse, le pays affirme son leadership sur la scène mondiale de l’industrie ferroviaire. Mais si ce projet a le potentiel de révolutionner le transport longue distance (et le mérite de proposer une alternative à l’avion !), son coût écologique et son utilité réelle restent à démontrer. À suivre, donc…
En parallèle, en France, c’est une toute autre stratégie qui se profile pour révolutionner le secteur.
« On pourrait concevoir un train allant à 350 ou 360 km/h, mais ce n’est pas notre objectif. Nous savons que la vitesse idéale, celle qui équilibre coût, usure de l’infrastructure et consommation énergétique, est de 320 km/h. Notre priorité, c’est de réduire l’impact carbone du voyage ferroviaire. » - David Goeres, chef du projet TGV M français, pour notre podcast “Je t’offre un rail ?”
À l’heure de l’urgence climatique, SNCF Voyageurs et Alstom préparent en effet une autre révolution : celle du TGV M. Prévu pour entrer en service fin 2025, ce train “modulaire” met quant à lui l’accent sur la flexibilité et l’efficacité plutôt que sur la vitesse.
« Ce qui est passionnant dans ce projet, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de faire un train qui roule, mais un train qui répond aux besoins d’aujourd’hui et surtout de demain. Le TGV M est conçu pour être évolutif, adaptable, et pour accompagner les transformations de la mobilité pour les 30 prochaines années. » - David Goeres, chef de projet TGV M français
Pour en savoir plus sur le TGV M, ce “train grande vitesse du futur” aux couleurs bleu blanc rouge, c’est par ici :