Tu as peut-être entendu parler d’Alexandra David-Néel, l’exploratrice et autrice pionnière du début du XXe siècle qui a eu l’audace de défier les interdictions pour se rendre au Tibet ? C’est en suivant son exemple qu’Amaïa (alias “Amaïa Show” sur les réseaux sociaux) s’est lancée dans un voyage solo en train et en bus à travers l’Inde, le Népal et le Tibet.
Dans le 37ème épisode de Je t’offre un rail ?, au micro de Lisa, l’humoriste et comédienne nous raconte son incroyable voyage, tant intérieur qu'extérieur. Une aventure de 3 mois qui lui a non seulement permis de se reconstruire après une relation toxique et des violences conjugales, mais qui donnera bientôt naissance à un documentaire, “Chère Alexandra - Journal d’émancipation”. Bonne écoute !
Tu cherches des conseils pratiques, des retours d’expérience et une bonne dose d’inspiration pour ton prochain voyage en train ? Installe-toi confortablement et mets tes écouteurs dans les oreilles : embarquement immédiat pour “Je t’offre un rail ?” !
Parmi les raisons qui ont poussé Amaïa à prendre le chemin de l’Inde, il y a un désir de retrouver confiance en elle après sa rupture, un profond besoin de liberté et d’indépendance, la lecture du livre Méfiez-vous des femmes qui marchent (Annabel Abbs) que lui a offert sa mère… Mais surtout, il y a une femme : Alexandra David-Néel.
“Après cette relation toxique qui a duré plusieurs années, j’étais vraiment fracassée, j’ai mis du temps à m’en remettre. Je sentais que j’avançais, mais qu’il y avait une page que je n’arrivais pas à tourner. Alors j’ai eu besoin de faire quelque chose toute seule, par moi-même. Et puis je me suis rappelée d’un article qui m’avait fascinée sur Alexandra David-Néel, et ça a été une évidence.”
Née en 1868, Alexandre David-Néel a multiplié les casquettes : chanteuse lyrique, écrivaine, journaliste féministe et anarchiste, orientaliste, tibétologue et exploratrice (“elle aurait fait buguer Linkedin”, s’amuse Amaïa sur la page de son projet de documentaire).
Mais si elle est célèbre aujourd'hui, c'est surtout pour avoir été en 1924 la première femme occidentale à entrer dans la ville de Lhassa, capitale tibétaine interdite aux étrangers à son époque. À pieds, déguisée en mendiante, elle a traversé des milliers de kilomètres pour réaliser son rêve.
“Elle avait mon âge, 37 ans, quand elle a fait ce voyage qui l’a rendue célèbre.”
©Wikipédia - Alexandra David-Néel en « costume tibétain »
“C’est une femme assez fascinante pour son époque, très libre et indépendante, avec une sacrée personnalité. Elle a dit à son mari qu’elle partait 6 mois, et elle est partie 14 ans…”
Inspirée par ce courage, Amaïa a structuré son parcours autour des lieux emblématiques du voyage de l’exploratrice : Varanasi (aussi appelée Bénarès), le Sikkim (dans le nord de l’Inde) et le Tibet. L’itinéraire d’Amaïa :
France-Inde (en train jusqu’en Turquie)
“Mon rêve était d’aller là-bas par la Terre, mais il fallait passer par des endroits qui me faisaient un peu peur, comme l’Iran ou le Pakistan. J’ai finalement pris l’avion depuis Istanbul. Mais une fois sur place j’ai tout fait en train et en bus.”
Inde, Népal et Tibet, dans les pas de l’exploratrice (intégralement en train et bus)
Siliguri-New Dehli (Inde) en ferry (24h).
“Il y a énormément de trains en Inde ! Ils sont très longs et impressionnants. J’étais souvent en 2ème classe, c’est très bruyant et très vivant, c’est très différent des trains Français. Tout le monde se parle, et il y avait toujours des gens pour m’aider à trouver ma place.”
Après sa rupture, Amaïa a besoin de partir seule pour affronter ses peurs et reprendre confiance en elle. “Je voulais me débrouiller toute seule, sans l’aide de mes proches.” Comme celle qui l’a inspirée, elle souhaite relever le défi de l’inconnu et suivre son propre chemin. “J’avais déjà fait des voyages à vélo, notamment 6 semaines en Mongolie avec une amie. Mais c’était la première fois que je partais seule. Ça me terrorisait, mais je me suis dit qu’il fallait que je le fasse.”
Elle prend donc le toro par les cornes et fait un premier achat symbolique au goût de reconquête personnelle : le premier train de nuit de son voyage, direction Vienne. “C’était un sentiment de liberté incroyable.”
“À la fin de mon voyage, j’ai relu mon carnet où j’écrivais que j’étais terrorisée, et j’avais oublié cette peur ! Ce voyage m’a beaucoup aidée à faire les choses par moi-même. Maintenant, je porte vraiment ça en moi.”
Le Potala Palace (construit par le 5e Dalaï-Lama) à Lhassa, au Tibet, devant les montagnes himalayennes
Quand on pense aux destinations où voyager seule en toute sécurité en tant que femme, l’Inde n’est généralement pas en tête de liste. Au contraire, on associe plutôt ce pays aux anecdotes d’attention non désirée et de regards insistants… Pourtant, Amaïa ne s’est pas sentie en insécurité :
“Avant le départ, énormément de personnes m’ont dit de faire attention, que tout le monde allait me regarder en tant que femme européenne. En arrivant, j’avais prévu de trouver quelqu’un pour faire le trajet avec moi jusqu’à Bénarès. Je l’ai fait seule et je ne me suis même pas rendu compte. Et pour aller jusqu’au Sikkim, je me suis retrouvée dans un bus où j’étais la seule femme au milieu d’une centaine d’hommes - le cauchemar de ma mère ! - et tout s’est bien passé.”
Quid de la barrière de la langue ? “J’étais assez complexée par mon niveau d’anglais, même si je me débrouille, confie-t-elle. On a l’impression que pour voyager seule il faut avoir un niveau de dingue, mais même si ce n’est pas le cas, ça se passe très bien. D’ailleurs j’ai croisé une femme qui m’a dit qu’elle voyageait seule depuis des années et qu’elle ne parlait pas un mot d’anglais !”
Attention, en Inde, il faut réserver tes trains un peu en avance, “contrairement au Népal où on peut trouver une place dans un bus le jour même” !
Son meilleur conseil pour celles qui rêvent d’un tel voyage ? “Si tu as envie de faire quelque chose dans la vie - même si ça te fait peur - c’est que tu en es capable !”
Aujourd’hui, Amaïa prépare un documentaire sur cette aventure dans les pas d’Alexandra David-Néel. Elle y racontera la trajectoire de l’exploratrice, mais aussi ce qu’elle a traversé personnellement durant ces 3 mois, entre images de son voyage et animations dessinées. Si tu souhaites en savoir plus ou soutenir le projet, rendez-vous sur la page Ulule du documentaire ! Et pour suivre Amaïa, qui propose un spectacle d’humour autour de l’acceptation de soi, rendez-vous sur son compte Instagram.
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