Ça y est, le TGV M arrive. De quoi s’agit-il ? Cinquième génération des trains à grande vitesse de la SNCF, le TGV M est le fruit d’une étroite collaboration entre SNCF Voyageurs et Alstom. Prévu pour entrer en service fin 2025, il marque une rupture par rapport aux générations précédentes, en mettant l’accent sur la flexibilité et l’efficacité plutôt que sur la vitesse.
Pour notre podcast Je t’offre un rail ? - en partenariat avec SNCF Connect - David Goeres, chef du projet TGV M, nous dévoile les innovations de ce train révolutionnaire. Avec ses 25 ans d’expérience au sein de l’entreprise, ce passionné de ferroviaire au parcours atypique nous dit tout sur ce train du futur : modularité, écologie et adaptabilité pour une mobilité durable !
« Ce qui est passionnant dans ce projet, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de faire un train qui roule, mais un train qui répond aux besoins d’aujourd’hui et surtout de demain. Le TGV M est conçu pour être évolutif, adaptable, et pour accompagner les transformations de la mobilité pour les 30 prochaines années. » - David Goeres, chef de projet TGV M
Le TGV M - où le “M” signifie “modularité” - est pensé pour s’adapter aux besoins changeants des voyageurs. « L’un des grands défauts des générations précédentes était leur structure figée, explique David Goeres. Avec le TGV M, nous avons conçu un train où tout, ou presque, peut être changé : les sièges, les aménagements, les technologies embarquées. C’est un peu comme un train Ikea, où les points de fixation standardisés permettent une flexibilité totale. »
Cette modularité se traduit par la possibilité de passer rapidement d’une configuration Ouigo (740 places) à une configuration classique InOui (600 places, incluant des premières et secondes classes). « Ce qui avant demandait des semaines de travail sur les anciennes rames peut maintenant être réalisé en une seule journée par deux agents. C’est un gain de temps énorme, mais aussi un atout pour répondre rapidement aux besoins du marché. »
Contrairement à d’autres pays misant sur des records de vitesse, le TGV M a été conçu pour maintenir une vitesse maximale de 320 km/h. Ce choix repose sur une logique écologique et économique :
« On pourrait concevoir un train allant à 350 ou 360 km/h, mais ce n’est pas notre objectif. Nous savons que la vitesse idéale, celle qui équilibre coût, usure de l’infrastructure et consommation énergétique, est de 320 km/h. Notre priorité, c’est de réduire l’impact carbone du voyage ferroviaire. »
Le TGV M consomme 20 % d’énergie en moins par rapport aux générations précédentes, tout en étant recyclable à 97 %. Une performance que David qualifie de « championne dans l’industrie ferroviaire ».
Outre la modularité des aménagements, le TGV M se distingue par sa flexibilité technologique :
« Que ce soit pour intégrer la 6G ou d’autres technologies qui n’existent pas encore, le TGV M est conçu pour accueillir facilement ces innovations. Les zones techniques sont pensées pour être démontées et remplacées rapidement, ce qui garantit que ce train restera à la pointe pendant des décennies. »
Le développement du TGV M a nécessité près de dix ans, un délai justifié par la complexité du projet. « Un TGV, c’est 450 tonnes qui roulent à 320 km/h, explique David. Même avec 40 ans d’expérience, cela reste un défi technologique. Et comme pour toute innovation majeure, les phases d’essais permettent d’identifier des points à améliorer avant l’homologation. »
Concernant les retards dans le calendrier, il ajoute : « Nous avons connu des ajustements parce que l’objectif est de livrer un train sûr, fiable, et performant. Les essais ont permis d’affiner certains concepts, et Alstom a su relever ces défis pour proposer un produit à la hauteur. »
Chaque rame de TGV M coûte entre 30 et 35 millions d’euros, un investissement entièrement financé sur fonds propres par SNCF Voyageurs. David précise : « Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’y a pas d’argent public dans l’achat des TGV. Ce sont des trains non-conventionnés, donc leur coût est directement lié aux revenus générés par leur exploitation. »
Le TGV M s’inscrit également dans une dynamique européenne. Grâce à sa modularité, il est capable de s’adapter aux infrastructures de différents pays. « Aujourd’hui, nous devons composer avec une concurrence européenne croissante. Le TGV M est notre réponse : un train performant, économique, et prêt à franchir les frontières. »
Le TGV M symbolise une nouvelle étape pour la grande vitesse en France et en Europe. Avec une conception centrée sur la modularité, l’écologie et l’adaptabilité, il répond aux défis d’un monde en mutation.
« Ce train, c’est une vision du futur. Il ne s’agit pas seulement de répondre aux besoins actuels, mais d’anticiper ceux des 30 prochaines années. Le TGV M n’est pas juste une évolution, c’est une révolution pour le rail. » - David Goeres
Avec son lancement prévu en 2025, le TGV M promet de marquer durablement l’histoire des mobilités ferroviaires avec une première ligne prévue entre Paris, Lyon et Marseille.
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