En septembre 2023, j’ai été invitée par la SNCF à emprunter le train de nuit qui va de Paris Gare d’Austerlitz à Nice Ville. Remise en service en septembre 2021, cette liaison rencontre un vrai succès et continue d’étoffer l’offre des trains de nuits français. Mais pourquoi passer 12 h dans un train de nuit alors que la liaison TGV se fait en 2 fois moins de temps ?
Dormir dans une cabine roulante est une expérience unique, presque onirique, en plus d’être un vrai bon plan économique ! Retour sur 12h hors du temps.
Le train Corail qui va de Paris à Nice circule tous les jours. Les horaires de départ sont particulièrement adaptés au rythme d’une journée de travail. D’ailleurs, 53% des usagers de cette ligne la fréquentent hors période de vacances pour un usage professionnel.
De mon côté, j’ai eu le temps de rentrer chez moi et de préparer mon baluchon pour arriver vers 20 h 15 à la gare. Pile à l’heure pour déguster un sandwich ou une salade !
Si vous préférez manger dans le train, sachez que c’est tout à fait possible : SNCF Intercités propose une offre de restauration à bord à réserver en ligne avant 14H le jour du départ.
Il existe 3 niveaux de confort dans le train :
Contrairement à une expérience en TGV, le vélo n’a pas besoin d’être démonté pour être emmené à bord d’un Intercités. Il vous en coûtera la modique somme de 10€.
Soyons clair, le train de nuit ne vous incitera pas à faire des folies.
Il n’y a pas de lieu de convivialité où se retrouver pour boire une bière ou jouer aux cartes. On peut traîner dans les couloirs, mais on se retrouve vite à court d’idées (en plus de gêner le passage).
Non, il faudra s’y faire : votre meilleure alliée de la soirée sera votre couchette, une véritable cabane roulante pour s’abriter du monde extérieur. Coincé en position horizontale, on se couche bien plus tôt que d’habitude, bercé par le roulis.
Le train de nuit crée un nouvel espace-temps. Existe-t-il d’autres endroits où on peut à la fois rêver du monde entier et le traverser ?
Ça, c’est la vision poétique du trajet. Celle qu’on se raconte avant de s’endormir. Mais quand on est dans la team sommeil léger, la nuit se traverse parfois les yeux grands ouverts. L’endormissement peut être compliqué, les rêves sont agités.
Vers 2h du matin, j’entrouvre le rideau de la grande fenêtre et j’aperçois un champ plongé dans la nuit. Où est-on ? Où va-t-on ? Parcourir ces contrées endormies ouvre la voie aux questionnements nocturnes les plus existentiels.
Insomniaques bonsoir, cette fois, nous avons une bonne raison de rester éveillé : le monde défile devant nos yeux.
Grand dormeur ou non, la SNCF a tout prévu pour qu’on passe une bonne nuit. Chaque usager reçoit à son arrivée dans la couchette un kit composé de :
le kit du voyageur en train de nuit
Insomnies mises à part, je trouve qu’on dort aussi bien en 1ʳᵉ classe qu’en 2ᵈᵉ classe. Le niveau de service est le même ainsi que le matelas.
La vraie différence ? On la discerne surtout quand on ne dort pas.
En 1ʳᵉ classe, on peut tenir assis sur sa couchette, ce qui n’est pas possible dans les cabines 2ᵈᵉ classe.
Globalement, on ressent beaucoup moins de promiscuité en 1ʳᵉ classe et on peut ranger plus facilement ses affaires.
La SNCF a aussi pensé aux voyageuses solo et aux bandes de copines : il existe des cabines réservées aux femmes pour plus de sécurité. À noter que toutes les cabines, femmes ou mixtes, sont verrouillables de l’intérieur.
Actuellement, la SNCF réfléchit à attribuer les places du train seulement quelques jours avant son départ pour mieux répondre à toutes les demandes. Par exemple, le nombre de cabines réservées aux femmes serait déterminé selon le nombre de femmes qui en ont fait la demande. Affaire à suivre…
Le 1ᵉʳ stop à Marseille a lieu aux premières lueurs du matin.
Petit point stats : environ 18% des usagers du train de nuit Paris-Nice descendent à Marseille. Pourtant, il y a 17 TGV / jours qui font le même trajet en seulement 3 h 20. Cet engouement s’explique par les horaires, qui restent pratiques pour un déplacement professionnel et le coût peu élevé.
À partir de Marseille, le paysage devient enchanteur et les arrêts se multiplient : on longe la méditerranée et traverse des baies splendides, tout ça avec une petite brioche de la SNCF à portée de main.
Quel privilège d’observer ce lever de soleil en mouvement !
Le voyage touche à sa fin : nous arrivons à Nice vers 9 h 40 après une belle épopée. L’horaire d’arrivée est un peu tardif comparé à d’autres trains de nuit, mais ça reste toujours plus tôt que le 1ᵉʳ TGV de la journée qui arrive vers 11 H 30.
Nous avons toute la journée pour profiter de Nissa la Bella après une nuit passée à traverser la France.
J’aime les trajets en train de nuit.
Ils ont ce petit goût d’exotisme et d’aventure qui nous donnent l’impression d’être déjà en voyage.
Bref, même si on n’y dort pas comme un bébé, c’est une expérience à la fois insolite, pratique et économique. Qui dit mieux ?
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